Nous sommes rentrées du Rallye Aïcha des Gazelles 2009, ramenant dans nos valises une honorable 31ème place sur 119 équipages engagés. Notre Pépère, plus vieux véhicule du rallye, nous a encore une fois permis de franchir la ligne d’arrivée en ayant trouvé 41 balises. Grâce à Oémée et l’Amdam, ce seront 41 soutiens gorges offerts à 41 femmes marocaines qui ont eu le cancer du sein et qui ont subit une reconstruction mammaire.
Un rallye ne se raconte pas…il se vit. Il est très difficile de faire passer le ressenti, les emotions. Nous allons tout de même tenter de vous raconter notre rallye des gazelles 2009 en quelques photos. Moments forts et inoubliables d’un équipage en parfaite osmose…
En attendant le prologue, on ronge notre frein entre vérifications techniques à Sète, traversée en bateau et suite des vérifications techniques à Mekness…
18 mars – Départ pour le prologue, 3 balises à trouver. A peine parties du bivouac nous nous appercevons que l’amortisseur arrière droit est cassé, complètement sorti de son axe. Nous décidons de poursuivre lentement en ménageant la patte arrière de notre Pépère, et trouvons toutes les balises à la vitesse de l’escargot…
19 mars – Etape 1 – Nous trouvons toutes les balises qui parfois sont bien cachées…L’équipage fonctionne à merveille dès le départ. Je suis agréablement surprise de la précision de Christine qui nous emmène directement sur les balises…Le parcours est long et nous arrivons de nuit au bivouac. Notre Pépère n’avance certe pas très vite, mais il a été vaillant aujourd’hui..
20 mars – Etape 2 – Nous trouvons la première balise facilement et découvrons avec effroi que l’amortisseur arrière droit est à nouveau cassé! Nous ne pouvons pas faire toute l’étape ainsi car il risque de se retourner dans la roue… Nous décidons d’agir sans perdre de temps pendant que Christine trace ses points, je démonte l’amortisseur pour le remplacer par une sangle de remorquage. Corine, équipage 119, viens me donner un solide coup de main dans le démontage du » réticent ». Nous trouverons toutes les balises sauf une, par manque de temps, étant condamnées à rouler à vitesse réduite…
21 mars – Etape 3 – Départ du bivouac à l’aube pour une journée de galère… après 3 balises trouvées sans trop de difficultés, nous butons sur la 4ème. Notre compas à rendu l’ame et il y a peu de relief pour prendre des repères…Après avoir « jardiné » un long moment, nous trouvons la réticente bien planquée au creux de dunettes…Très en retard, nous repartons vers la 5 ème balise, tout en maudissant l’esprit tordu de celui qui a planqué la fameuse…Nous trouverons la 5ème et dernière balise de la journée vers 17h30 et décidons de rentrer car le bivouac est loin. Dernière difficulté, un oued plein d’eau de dresse entre la route et nous… hésitations… puis nous décidons de le traverser à pied pour voir si notre Pépère pourra traverser sans domages. Nous parvenons à le franchir, et rentrons de nuit, épuisées, trempées et frustrées, le chauffage à fond.
22 mars – Etape 4 – Merzouga. suite à notre malheureuse étape 3, nous avons chuté au classement à la 41ème place. Pour remonter, une seule solution, trouver toutes les balises de l’étapes et surtout les balises « X », parcours facultatif dans les plus hautes dunes de Merzouga. Nous avons la rage d’y arriver. Nous faisons équipe avec Claire et Babeth, équipage 116, puisque nous avons le droit de nous suivre uniquement dans le parcours des « X ». Les navigatrices se complètent à merveille, nous ammènent droit aux balises et nous guident parfaitement. Piloter dans les dunes est un vrai plaisir. Il fait très très chaud …et nous nous appercevons vers 17 heures que nous avions oublié le chauffage à fond depuis la veille!! Nous aurons toutes les balises du jour et arriverons 11ème de l’étape, ce qui nous fait gagner 10 places au général…
23 mars – Etape 5 – 1er jour de l’étape marathon 1 : ce soir pas de bivouac de prévu. Tout démarre plutot pas mal….jusqu’à la panne, en plein millieu d’un oued. Pépère s’obtine et refuse de redémarrer, le contacteur qui permet de démarrer viens de lacher… Nous décidons de tenter de réparer nous même, et démontons le tableau de bord pour remplacer l’interrupteur cassé. Le tour est joué en 1/2 heure…nous devenons des pro de la mécanique… Nous trouvons 4 balises, approchons de la 5ème vers 18h45… Nous nous dépechons, elle ferme à 19h12 et voulons dormir à la balise… Quand soudain 3 militaires nous arrêtent et nous demandent de les suivres. Nous refusons et parlementons un long moment avant qu’ils finissent par s’en aller… , nous décidons de monter les tentes sur place avec 2 autres équipages , Claudine et Catherine, Marie et Eve. Ce soir ce sera sancère (dans des verres à pied) et foie gras maison ( merci Caro) …Des phares approchent dans la nuit: Dominique et Jean Pierre nous portent le champagne!! Trop dure la vie de gazelle…
24 mars – Etape 5 – 2ème jour de l’étape marathon 1 . Nous partons à l’aube et trouvons la 5ème balise proche de notre bivouac improvisé. Line nous offre le petit déjeuner. Nous pointons 10 balises sur 12 sur cette étape, la 11ème balise est placée dans l’Oued Dra et en regardant le temps théorique indiqué pour la trouver sur notre Road book, nous voyons que ce n’est pas jouable, d’autant plus que le Dra est par endroit très difficile. Nous choisissons la sécurité et rentrons de jour au bivouac. Notre Pépère manque un peu de puissance et par conséquent il nous manque du temps pour boucler les étapes. Dommage, nous étions bien parties pour faire carton plein…
25 mars – Etape 6 – 1er jour de l’étape marathon 2 . Départ difficile, Christine a glissé dans les douches et a très mal au coccys, elle refuse d’abandonner et fera l’étape dans une position acrobatique, tantot sur une fesse, tantot sur l’autre. Quant à Pépère, il semble avoir laissé tous les chevaux au bivouac… il refuse de monter le moindre petit tas de sable…Après quelques minutes d’interrogations, nous finissons par voir que les autocollants sur le schnorkel sont à l’envers… distraite, la veille, je l’ai remonté à l’envers après l’avois nettoyé…ouf! nous repartons! La 1ère balise est trouvée sans problème, la seconde se laisse désirer, nous jardinons des heures durant dans un sol hostile, parsemé de trous et de sable ,sans aucun relief pour nous aider…nous la trouverons à 17 heures… Enervées, nous filons vers la 3ème que nous pointons juste avant la nuit…Nous bivouaquons avec 3 autres équipages au creux d’une dunette, une douche à la cristaline et dodo de bonne heure, nous voulons partir à l’aube pour le parcours « X » de Chégaga
26 mars – Etape 6 – 2ème jour de l’étape marathon 2 . Départ à l’aube pour Chégaga, Christine a toujours très mal au coccys, Nous courrons après le temps, 2 balises « X » à trouver, avec un sable capricieux après 12h…Nous décidons d’attaquer Chégaga par le Daiet Chégaga, à droite, dans le bon sens des dunes, car elles sont particulièrement cassantes. Nous arrivons à la première Balise « 4X » toutes seules! Nous y retrouvons Isa et Kate ( 122) et les vignerones.Nous décidons de poursuivre ensemble vers la « 5X » ensemble, en contournant vers le nord les plus hautes dunes de Chégaga.
Nous nous séparons vers 12h, nous dirigeant finalement vers la balise 5, qui vaut que 40 points de moins que la 5X. Nous la trouvons, ainsi que la 6ème, juste après avoir roulé sur le lac Iriqui ( lac asséché). Nous allons jusqu’à la 7ème, nous tournons comme des folles sur zone, jusqu’à l’heure de la fermeture, sans la trouver, il nous en manquera donc 3 sur cette étape. Retour au bivouac, sales, frustrées de n’avoir pas trouvé la 7 ème balise, mais tellement heureuses d’avoir fait ce rallye ensemble, et bien décidées à repartir en 2010, ensemble!
28 mars -Remise des prix, Nous finissons à la 31ème place au général sur 119 avec 1533.21 points, ce qui plutôt pas mal compte tenu que nous courrions avec le plus vieux véhicule du rallye !